Le coin des parents : Comment le lien d’attachement contribue au développement de son enfant ?

Le bébé est un petit mammifère qui a besoin de sécurité pour grandir. Plus son entourage est soutenant et réconfortant, plus l’enfant va se sentir en confiance et en sécurité pour découvrir et explorer le monde qui l’entoure. Pour résumer, l’attachement est un véritable tremplin vers l’autonomie. Voyons ensemble comment développer ou renforcer ce lien d’attachement.

Dès la naissance, se laisser le temps de faire confiance

Lorsque bébé naît, certains parents s’attachent tout de suite et le lien est très fort immédiatement. D’autres ont besoin de temps pour faire connaissance et s’adapter à cette nouvelle personne qui entre dans leur vie et nécessite une adaptation et réorganisation de la vie familiale. L’écoute de ses propres ressentis permettra de développer le lien avec son enfant à son rythme.

Vers l’âge de 2 mois, le nourrisson va reconnaître ses parents par leur voix, leur odeur, le toucher… C’est avec ces deux êtres qui vont s’occuper de lui le plus souvent qu’il va se sentir en sécurité et commencer à nouer ses premiers liens. Plus ces liens seront sécurisants pour lui, plus il pourra facilement entrer en interaction avec les autres.

Les différentes figures d’attachement

Selon John Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais, la théorie de l’attachement consiste à dire que l’enfant a besoin, pour se développer normalement sur le plan affectif et social, de former une relation affective privilégiée avec au moins un donneur de soins, appelé figure d’attachement principale.

Les figures d’attachement principales sont les personnes qui élèvent l’enfant dans les premiers mois de sa vie. Le plus souvent, la mère et le père. Puis les substituts parentaux (comme la nounou ou les éducateurs de la crèche) représentent les figures d’attachement secondaires.

Favoriser un lien sécurisant avec son enfant

La satisfaction des besoins primaires de l’enfant, comme manger ou dormir par exemple, est la première des choses à avoir en tête afin que son enfant puisse ensuite être nourri affectivement.

Répondre aux besoins de l’enfant de façon appropriée et dans un délai raisonnable permet de construire une relation d’attachement saine et sécurisante. 
Par exemple, lorsqu’un enfant tombe par terre et qu’il se met à pleurer. Plutôt que de lui dire : "Tout va bien, ce n’est pas grave, arrête de pleurer", il s’agira plutôt de venir prendre son enfant dans les bras et de lui dire "Je vois que tu as eu peur, tu as très mal au genou ! Ça arrive de tomber, ce n’est pas agréable mais tu vas y arriver".
Dans cet exemple, plusieurs facteurs sont importants : le toucher et l’affection aide à réguler la dose de stress que l’enfant vit au moment où il tombe. Les paroles et la voix calme et rassurante de l’adulte vont permettre à l’enfant de s’apaiser émotionnellement. Et pour finir, le soutien et les encouragements vont contribuer au développement de la confiance en soi.

L’attention et l’empathie représentent donc des clés fondamentales dans l’éducation. Faire attention à un enfant, c’est faire en sorte qu’il se sente vu, aimé et compris. Il ne s’agit pas seulement d’être là physiquement ou de faire des activités avec lui. Il s’agit aussi d’être attentif à sa vie intérieure (ses émotions, ses pensées, ses souvenirs…). 

Selon Nicole Guédeney, plusieurs conditions sont nécessaires pour que l’enfant construise des liens d’attachement en lesquels il a confiance et avec lesquels il se sente en sécurité :

• La répétition des conditions d’attachement de la part des figures d’attachement (réponses par du contact physique et de la compréhension aux appels de l’enfant) ; 
• La continuité des personnes dans les soins apportés à l’enfant ; 
• La prévisibilité et la cohérence des réactions des personnes qui s’occupent de l’enfant ;
• Des séparations limitées en fonction de l’âge de l’enfant.

“Le cerveau de l’enfant est fragile, malléable et immature. Chaque expérience affective ou relationnelle modifie en profondeur ses neurones et leur myélinisation, ses synapses, ses molécules cérébrales, ses structures et circuits cérébraux, et même l’expression de certains gènes.” - Catherine Gueguen (pédiatre)

Les intérêts des liens sécurisants

• Développe une juste estime et confiance en soi
• Développe les compétences sociales
• Développe les capacités d’apprentissage
• Permet un meilleur équilibre émotionnel
• Développe l’autonomie

Et pour les parents, le lien d’attachement avec son bébé/enfant a aussi des bienfaits. Interagir avec lui, le comprendre, savoir répondre à ses besoins… : tout cela apporte du plaisir et donne confiance en sa capacité à être parent.

Pour résumer, lorsque l’enfant reçoit un amour inconditionnel de la part de ses parents, il développe sa sécurité intérieure et une juste estime de lui-même. Ce mode de relation idéale avec l’enfant (respectueuse, empathique, aimante, soutenante, confiante et non jugeante) transforme les relations entre l’adulte et l’enfant et permet à son cerveau de se développer favorablement.

Vigilance cependant à être aussi attentif à ses propres besoins en tant que parent ! Après une journée de travail stressante et/ou fatigante, il sera moins évident de répondre avec attention et bienveillance à son enfant. Dans ce cas, il sera nécessaire d’exprimer ses ressentis personnels et de reporter le moment d’affection. Une autre solution est de passer le relais si cela est possible (toujours en expliquant à son enfant qui est en capacité de le comprendre dès le plus jeune âge).

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